Le carnage des restaurants de plage de Hyères(2004/2005)

Premier sujet de taille, offert gracieusement par la municipalité de L.Ritondale et aggravée par la suite par celle de J.Politi:

En 2003, Hyères comptait une demi douzaine de restaurants de plage sur la plage de la Bergerie, ouverts largement dans l'année. 

Ces restaurants et leur partie plage couvraient moins de 5 %  de la plage (contre 20 % autorisés à l'époque).

Lors du renouvellement des concessions en 2004, la municipalité s'est plantée dans l'appel d'offre et a du prolonger à titre provisoire les concessions, mettant en difficulté les nouveaux postulants. Ensuite, elle a mis des conditions qui rendaient la gestion des concessions difficiles:

  • périodes d'ouverture réduites,
  • horaires quotidiens réduits,
tout ceci pour se conformer à la loi littoral, ce qui est normal, mais en même temps, la municipalité a augmenté la redevance de plus de 1000 %, ce qui a entrainé le retrait de la plupart des concessionnaires en place. Ceux ci étaient les mieux placés pour savoir que les nouvelles conditions rendaient l'exploitation déficitaire.
Avec le retard pris par la Mairie sur les adjudications, plusieurs restaurants se sont trouvé abandonnés. Comme aucune mesure n'a été prise pour les protéger, ils ont été rapidement vandalisés.
Alors, la Mairie a pris une décision aberrante en faisant démolir les bâtiments existants, y compris ceux qui étaient proches d'ensembles d'habitation et ceux qui étaient en retrait de la plage. Ces établissements auraient pu être sauvés car ils pouvaient être acceptés dans le cadre de la loi littoral, mais, une fois démolis, il était devenu impossible de les reconstruire, car, pour couronner le tout, la municipalité de J.Politi a perdu au tribunal administratif le droit de reconstruire ce qu'elle avait assez imprudemment démoli.
C'est ainsi que tous les restaurants de plage ont disparu de la plage de la Bergerie et de celle de la Badine (sauf le Paddock, aujourd'hui Pieds dans l'eau, situé à l'intérieur du camping Campéole), entrainant le départ de centaines de clients vers d'autres communes mieux équipées pour recevoir les touristes.

On aurait peut-être pu trouver des compromis qui, tout en respectant la réglementation nouvelle, auraient permis de sauvegarder l’essentiel.

C’EST QUOI, AU FAIT, L’ESSENTIEL?

Est-ce que ce ne serait pas que les habitants d’Hyères puissent profiter de leurs plages et de leurs sites, que les touristes ne soient pas réduits au sandwich grignoté sur le sable, que les plages disposent de quelques toilettes et de quelques douches. Il a fallu plusieurs saisons pour que réapparaissent des WC en nombre suffisant à l'Almanarre et certaines années, les douches ont été supprimées pour économiser l'eau !!

De fait, plutôt que de réfléchir à l’intérêt général et de rechercher des solutions via un dialogue avec les professionnels les plus sérieux, la municipalité s’est raidie sur ses solutions, ou plutot son absence de solutions.

Quel beau progrès pour la promotion de la ville ! Alors que la presqu’île a des atouts superbes à faire valoir. 

Quelle belle contribution à la défense de l’emploi, avec plusieurs dizaines d’emplois détruits !!!

Sans oublier les gémissements quand on se demande pourquoi une certaine clientèle, celle qui aime son confort et qui a les moyens  de se le payer, déserte Hyères au profit d'autres stations, plus chères, mais plus avenantes. On se posera  les questions, toujours les mêmes, de savoir pourquoi le touriste Hyérois dépense moins. Cette politique de la municipalité Ritondale/Politi a eu pour conséquence de décourager les touristes aisés et de tirer la fréquentation touristique vers le bas de gamme, ce qui devrait être l'inverse du but pour une ville avec autant d'atouts.

Avec le recul, on voit bien  que les choix faits par la municipalité en 2008 ont été désastreux: 

Au Ceinturon, les jeunes ambitieux mais non professionnels du Day se sont plantés, laissant un établissement fermé en plein milieu de la plage. Plus sérieux et malgré les améliorations qu'il a apporté au cadre, le repreneur de Café Plage a ramé à se maintenir à flot, avec de grosses difficultés à conserver un personnel qui accepte de ne travailler que les week ends 9 mois de l'année. Il a aussi du remonter fortement ses prix pour compenser toutes les charges qu'il subit. C'est le consommateur qui paie!! Il a fini par abandonner.
Aux Salins, l'ex Nulle part ailleurs a été  fermé, les batiments à l'abandon, prèts pour le tournage d'un film d'horreur, puis, réhabilité par la Mairie, il a été repris par de bons professionnels "Playa Port Pothuau" , qui ont dû jeter l'éponge après 2 ou 3 ans de galères. Un nouveau concessionnaire a tenté sa chance.  Il a réussi à s'implanter correctement, malgré un contexte peu favorable. Nous lui souhaitons bonne réussite.
Sur la route du sel, à l'Almanarre, Zone Bleue et  Sun plage ont été démolis irrémédiablement et on ne voit pas comment  quelque chose pourrait être reconstruit. Le Salinas, qui avait été reconstruit en bout de plage a à son tour été éjecté, sous couvert de la loi littoral. Cela aurait du faire les affaires du Robinson et de la buvette du Funboard Center, ce n'est même pas le cas, les clients sont partis ailleurs, tout simplement.
Sur la plage de la Bergerie, il ne subsiste plus que Ashkelon plage dont la cuisine n'est pas faite pour allécher le touriste. Ajoutons qu'en période de fermeture, ils laissent les lieux dans un état inadmissible d'abandon, barrières de chantier à moitié rouillées, planches clouées à la va vite, etc....

Par contre, le Paddock, bien mal géré, a été repris par les anciens des Pieds dans l'eau et offre des prestations très correctes dans un cadre superbe. 

Disparus et non remplaçés:  les Sunlights, le Sumar, le Ponta Pora, dont la municipalité a cassé les constructions. Comme par ailleurs, la municipalité a perdu au Tribunal administratif contre une association écologiste , le redémarrage de nouveaux établissements n'est pas pour demain. Rappelons que la loi littoral autorise 20 % de plages privées, ainsi que la construction quand elle est dans la continuité de l'existant. A la Bergerie, on est à moins de 5 % d'occupation et il y a des emplacements dans la continuité de l'existant et n'empiétant pas sur la plage. Alors ??? 

DONC, UNE DES PLUS BELLES PLAGES DU VAR avec le magnifique paysage de Porquerolles, de la presqu'ile de Giens et de Port Cros, RESTE A L'ABANDON, pratiquement sans plagiste, livrée aux visiteurs qui nous laissent leurs papiers gras et leurs vieux sandwichs, avec très peu d'impact positif sur l'économie locale.

La municipalité GIRAN n'a pas commencé mieux que ses prédécesseurs en loupant le renouvellement de concession de Coté Mer. En voulant évincer le précédent concessionnaire, elle a désigné un adjudicataire dont le dossier non conforme a été rejeté par le tribunal administratif, après des procédures couteuses et avec pour résultat de cette guéguerre que l'emplacement est resté fermé en 2015.

Depuis, tout parait rentré dans l'ordre . La promenade en bord de mer reliant le port à l'Ayguade qui a été mise en service récemment revitalise toute cette plage du Ceinturon qui était plutôt ingrate. Un projet de digues sous marine qui permettrait de réengraisser la plage la rendrait encore plus attrayante, mais les bureaucrates du Ministère de l'Environnement préfèrent parler de solutions de résilience plutôt que de protection, autrement dit, on va vers un abandon de ce projet, qui permettrait de gagner quelques dizaines d'années contre l'inexorable montée des eaux, aux habitants de se montrer résilients!!!

La construction de cette promenade doit s'accompagner de la mise en place d'un ou deux nouveaux restaurants de plage. On peut donc espérer du mieux pour l'avenir, mais la grande et belle plage de la Bergerie restera sous équipée, alors qu'elle est bien plus belle que celle du Ceinturon, objet des travaux et des futures implantations.

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